COMPTE RENDU de la réunion du 18 Octobre 2005  à St François – RENNES

 

Présents :  Dr Bohuon ( Rennes, Plélan, Pacé), Dr Chaperon (Pleurtuit, Pleslin) Dr Roussel (St Hilaire du Harcouët), Dr Delahaye (Bruz), Dr Chichizola (Louvigné du Désert, Pontmain, St Sauveur des Landes), Dr Kurta (Marcilllé Robert, Retiers), Dr Lescanne (St Gilles, Le Rheu, Mordelles), Dr Bienvenu (Melesse), Dr Bérar ( Noyal/Vilaine), Dr Allery (Pacé, Gévezé), Dr Le Dizet (Rennes), Dr Duchêne ( ), Dr Affolter (Rennes).
Excusée : Dr Murat-Charrouf


PROTOCOLE GRIPPE

Bien que le risque actuel de pandémie grippale liée à l’apparition d’un nouveau virus puisse brouiller un peu  un peu les idées, des points importants ont émergé de la réflexion du groupe quant à l’organisation d’un EHPAD pour faire face à la grippe.
La trame de protocole élaboré ici concerne la grippe saisonnière classique. En cas de pandémie liée à l’émergence  un nouveau virus, les mesures de dépistage par test rapide et l’utilisation des antiviraux peuvent être différentes ; il faudra dans ce cas suivre les recommandations qui nous seront alors faites par le Ministère (cf dossier complet du plan d’action en cas de pandémie et des recommandations en matière de traitements, diffusé en Mai 2005, sur le site sante.gouv.fr). Cependant que ce soit dans la grippe saisonnière ou dans une grippe pandémique, les mesures de prévention en matière d’hygiène et d’isolement restent globalement similaires.

Par ailleurs, s’est posée la question des prescriptions (prélèvements, traitements préventifs etc.) par le médecin coordonnateur. Le groupe n’a pas pu apporter de réponse claire, compte tenu qu’il s’agit de circonstances exceptionnelles et de Santé Publique mais qu’il n’y a aucun texte législatif permettant d’asseoir une position pour ou une position contre. Il a été souligné une fois de plus l’importance de l’information et de la concertation avec les confrères libéraux afin qu’ils puissent adhérer le mieux possible aux mesures mises en place. Il est apparaît toutefois licite que , dans un contexte précis d’épidémie, le médecin coordonnateur soit prescripteur pour ce qui concerne le dépistage et la prévention immédiate en cas de carence du médecin traitant.

Trame proposée :

1 - Prévoir une surveillance Internet des messages d’alerte de nos instances (comme pour le Plan Bleu avec les différents niveaux d’alerte) afin de déterminer si l’on est ou non dans une période d’épidémie. Pour cela, différents sites sont consultables : http://www.grog.fr, http://www.invs.sante.fr, sante.gouv.fr…
2 - Organiser le repérage des « cas groupés » dans l’EHPAD, c’est à dire repérer le plus rapidement possible les premiers résidents atteints dans une même période (ceci permet plus largement de repérer toute l’année outre la grippe, les autres pathologies épidémiques comme les gastro-entérites etc.)
Pour ce faire, il est proposé un tableau de surveillance des nouveaux cas (en annexe un modèle proposé par le Dr CHICHIZOLA – Louvigné du Désert), à renseigner quotidiennement.
3 - Organiser le dépistage en cas de suspicion de grippe, selon les recommandations du Ministère :

* dépistage par test rapide chez le second cas suspect s’il survient dans les 3 jours après le premier, chez le troisième cas s’il survient dans les 3 jours après le premier.
* Dépistage dès le premier cas si « flambée épidémique » signalée dans la région ou si plusieurs cas le même jour.
* Qui fait le prélèvement ? Est-il remboursé ?
Selon le texte du Ministère, le test n’est remboursé que s’il est réalisé par le laboratoire d’analyse médicale et non par le médecin traitant. Il faut donc se rapprocher de ceux-ci pour organiser le dépistage.
Si l’EHPAD en a le budget, il peut acheter les tests…sans remboursement.

4 - En cas de prélèvements positifs ( minimum 2 cas de prélèvements positifs à 3 jours d’intervalle)

* Isolement pendant 8 jours environ des résidents atteints, de type « respiratoire » : maintien en chambre, aération régulière plusieurs fois par jour de celle-ci, limitation des visites, main devant la bouche si toux et éternuements, lavage des mains+++ résident, proches et soignants, mouchoirs à usage unique, vaisselle et linge selon le circuit habituel de traitement courant, élimination des déchets (mouchoirs) dans des sacs en plastique hermétiquement fermés avant la sortie de la chambre et éliminés par le circuit des déchets médicaux, port d’un masque chirurgical par le patient lors de la présence d’un tiers ou, si impossible, par les tiers (cf annexe sur les masques).
* Administration d’OSELTAMIVIR (TAMIFLU*). Sa disponibilité à grande échelle sera définie par le Ministère. Se rapprocher de sa ou de ses pharmacies habituelles pour prévoir l’approvisionnement. Il peut être utile aussi de redonner aux médecins libéraux une fiche sur le produit, avec en particulier les effets secondaires ( troubles digestifs, dermatites, rash, eczéma, urticaires, réactions anaphylactiques, érythème polymorphe, Steven-Johnson, augmentation des TA, troubles du rythme cardiaque, confusion,convulsions…)

* En curatif : efficacité réelle ? (cf la revue PRESCRIRE – Octobre 2005).
Dose : 2 cps / j pendant 5 jours à débuter dans les 48h au plus tard du début de la maladie.
* En préventif : actuellement recommandé par le Ministère pour les sujets à risques (dont font partie tous nos résidents) , vaccinés ou non et ayant été en contact avec un malade, à la dose de 1 cp par jour jusqu’à la fin de l’épidémie, soit 7 jours après les premiers symptômes du dernier cas…
* Sujet contact : définition ? …appel a été fait à la DDASS après la réunion, pour savoir si tous les résidents d’un EHPAD devaient être considérés ou non comme sujets contacts du fait de la collectivité notamment des repas…Pas de réponse claire…
Toutefois, on retrouve dans le dossier de la DGS la notion de différents facteurs de risques d’exposition majeure dont en particulier la proximité de moins de 2 mètres du malade.

* Limitation des contacts dans la structure
Les rassemblements de type animation en particulier sont à limiter en période d’épidémie, de même que les visites de personnes extérieures (familles…), surtout en cas de pandémie. La question a été posée de la salle de restauration…sans réponse satisfaisante : il est impossible de servir tout le monde en chambre, sans compter l’impact psychologique d’une telle mesure sur les résidents…
* Déclaration de l’épidémie de grippe  à la DDASS

5 - Vaccination

* Des résidents : dans l’ensemble simple à mettre en œuvre. Mesure la plus efficace pour éviter l’épidémie saisonnière.
* Des soignants : importante+++ en terme d’efficacité sur la transmission du virus. Faible taux pourtant. Des mesures d’incitation sont à prendre  (en commençant peut-être par la vaccination du médecin coordonnateur et de la direction !),  en sachant que la vaccination anti-grippe ne fait pas partie des vaccinations obligatoires, même pour les personnels de santé :

* Vaccin fourni par l’établissement
* Information directe ou par fiche sur les méfaits de la grippe, le vaccin  et l’intérêt d’une telle vaccination en tant que soignant.
* Vaccination faite dans l’établissement ; selon les expériences, elle est faite par les IDE ou le médecin coordonnateur, à priori jamais par le médecin du travail. Se mettre en contact avec le médecin du travail pour qu’il signale les salariés pour lequel la vaccination serait contre-indiquée et pour qu’il insiste lors des visites annuelles sur l’importance de cette vaccination

6 - Autre prévention pour le personnel
Tout salarié non vacciné qui présente un syndrome grippal devrait être mis en arrêt de travail selon les recommandations du Ministère. A défaut, il doit porter un masque chirurgical.

PROCHAINES REUNIONS

JEUDI 1er DECEMBRE 2005 à St Cyr à Rennes

SUJETS  RETENUS (ils seront traités dans l’ordre, au cours d’une ou de plusieurs réunions selon les besoins)

* Contention
* Agitation/agressivité
* Alimentation

 

Si vous avez déjà rédigé procédures et protocoles, pensez à les apporter.

 

La réunion du mois de Janvier (date exacte à fixer) comprendra, en plus du sujet du jour l’Assemblée générale de l’Association, avec renouvellement des membres du Conseil d’administration et du bureau.

 

Compte rendu : V.AFFOLTER