Compte-rendu de la réunion du 9 Mars 2006 – Noyal-Châtillon
Présents : Dr Le Dizet, Dr Chaperon, Dr Lescanne, Dr Bohuon, Dr Manderscheid, Dr Chichizola, Dr David, Dr Affolter.
ECHANGES AVANT LA SEANCE DE TRAVAIL
* La charge de travail croissante (législation en pleine expansion) et les responsabilités attachées au poste de médecin coordonnateur amènent un certain nombre de MC à désirer attirer l’attention des pouvoirs publics sur l’inadéquation du temps de travail et des rémunérations proposés par les EHPAD….et acceptés par leurs instances. Il est rappelé à ce propos qu’une fédération nationale des associations de médecins coordonnateurs doit voir le jour prochainement, dans le but d’arriver à se faire entendre des décideurs…Par ailleurs il est proposé qu’un courrier soit fait au nom de l’AMCOOR pour « sensibiliser » la DDAS et le Conseil Général, afin que le renouvellement des conventions tripartites ou la signature de nouvelles conventions prennent ce facteur en compte.
* Il est exprimé le souhait de retravailler sur le contenu du « chariot d’urgence ». Le sujet sera donc programmé au cours de l’année. Il est demandé à chacun de commencer à réunir tout document et information, en particulier les textes officiels (réglementation sur l’oxygène etc.) mais aussi les besoins exprimés par les soignants, les expériences personnelles en vue de ce prochain travail.
« PROTOCOLE » AGITATION ET AGRESSIVITE
* Rappel : il a été choisi d’échanger sur le sujet dans la mesure où il concerne notre quotidien et apparaît dans la liste des protocoles à mettre en place proposée par AQUALIE 35, référentiel de qualité qui devrait être diffusé d’ici la fin de l’année 2006.
*Tous les participants sont d’accord sur le fait que la démarche exposée dans le document « bonnes pratiques en EHPAD » peut être utilisée comme base. De ce fait, les médecins présents ne jugent pas nécessaire de rédiger un protocole mais émettent les observations suivantes :
- Il faut avant tout former les équipes qui font l’équation démence = confusion = c’est normal ! A défaut de plan de formation incluant ce thème ( source parfois de conflit avec les directions), une sensibilisation par le médecin coordonnateur au quotidien est toujours utile.
- Quand les équipes sont sensibilisées, elles sont capables de beaucoup de réactivité, le regard change, la recherche d’une étiologie somatique et de solutions non médicamenteuses deviennent plus systématiques.
- L’ « uniformisation » des pratiques auprès d’un même résident peut permettre de limiter l’agressivité de résidents par rapport à certains soignants.
- Dans les approches non médicamenteuses, le geste ayant beaucoup d’importance, il est rappelé le travail de Gineste et Marescotti (cf leur livre « Humanitudes , comprendre la vieillesse, prendre soin des hommes vieux » aux éditions Bibliophane ; le Dr Kurta de Retiers et Marcillé-Robert va suivre leur formation dans les mois qui viennent).
- Le dialogue avec le médecin traitant n’est pas toujours simple ; comme dans d’autres situations similaires, le médecin coordonnateur peut apporter des propositions de prise en charge, des éléments comme une NPI (neuropsychiatric inventory ; vous pouvez consulter le site users.aol, accessible en tapant dans Google manuel NPI pour savoir de quoi il retourne si vous ne connaissez pas !) etc.
- Les liens avec le secteur psychiatrique peuvent permettre de résoudre certaines situations dépassant les ressources de l’ EHPAD ; cependant, selon le secteur, ce partenariat se fait plus ou moins bien. Par ailleurs, la psychiatrie n’est souvent pas bien organisée pour prendre en charge les personnes âgées dans leurs particularités en dehors des ULSD psychiatriques.
- Les services de gériatrie aiguë peuvent également être une réponse (bilan étiologique, équilibre de traitement…)
- Il est pointé l’intérêt parfois d’un « séjour de répit » en milieu hospitalier, sans autre but que de mettre un peu à distance équipes- autres résidents et résident agité.
- La présence d’un psychologue dans la structure est reconnue par tous comme souhaitable, en soutien des équipes dans ce type de pathologie. Les modalités et le rythme d’intervention du psychologue donnent lieu à des points de vue différents, en particulier selon les expériences de chacun des MC…mais dépendent surtout du temps de travail imparti ,du projet d’établissement…et du tempérament du psychologue recruté !
- Il est important aussi de ne pas négliger l’installation et le confort, d’où l’utilité de travail avec les ergothérapeutes chaque fois que possible…
- Le protocole thérapeutique proposé ne peut être utilisé en l’état. L’usage est plutôt celui de prescriptions anticipées nominatives effectuées par le médecin traitant après une approche diagnostique et non médicamenteuse inefficace bien que menée convenablement. Le problème reste celui des prescriptions à « doses adaptables » : III à X gouttes en cas d’ agitation . Il est important dans ce cas qu’il existe une traçabilité de la dose effectivement donnée à chaque prise. Le protocole thérapeutique des recommandations peut être diffusé aux médecins généralistes pour information.
- Comme pour les chutes, les escarres et les contentions, il peut être intéressant de tenir un « registre » des épisodes d’agitation et d’agressivité pour permettre l’évaluation et l’évolution des pratiques.
AGENDA
* Prochaine réunion :
ATTENTION CHANGEMENT DE LIEU :
MARDI 11 AVRIL 2006 à 13h30
à la maison de retraite de CLEUNAY à Rennes , 70 rue Ferdinand de Lesseps Tél. 02 99 65 25 30
Sujet : Les infections en EHPAD, avec la participation de Mme Sénéchal du CCLIN de l’OUEST.